L’association ARVIVA – Arts vivants, Arts durables est née du constat que le spectacle vivant a un rôle majeur à jouer pour faire face aux enjeux environnementaux. Elle rassemble producteurs et productrices, techniciennes et techniciens, agents et agentes, lieux de création, de diffusion et de formation, festivals, équipes artistiques, entrepreneurs et entrepreneuses, opérateurs et opératrices du spectacle vivant, toutes disciplines et esthétiques confondues.
Pour affirmer son rôle moteur dans la transformation écologique du spectacle vivant en France, Arviva a développé un plan d’action qui se décline en plusieurs volets, en ayant une approche compréhensive de la durabilité qui associe à la promotion de la trajectoire bas carbone la prise en compte de nos impacts sur la biodiversité, la réduction de l’utilisation des ressources et la valorisation des imaginaires nourrissant la transformation écologique de notre société.
Ce plan d’action se découpe aujourd’hui en trois volets : Fédérer, (In)former et Mesurer. Arviva entend développer ces volets simultanément : ils viendront se compléter afin de constituer un vrai effet déclencheur et ainsi donner un nouvel horizon pour le secteur du spectacle vivant.
Labels
L’association est Partenaire Engagé pour la nature de l’Office Français de la Biodiversité et bénéficie du label Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale (ESUS) délivré par la préfecture de la Région Ile-de-France.
Manifeste
Nous, artistes, producteur·ice·s, technicien·ne·s, agent·e·s, lieux de création, de diffusion et de formation, festivals, équipes artistiques, entrepreneur·euse·s et opérateur·ice·s du spectacle vivant, souhaitons entreprendre une transition écologique et agir sans attendre pour un monde juste et durable. Rassemblé·e·s au sein de l’association ARVIVA – Arts Vivants, Arts Durables, nous prenons acte des enjeux liés au dérèglement climatique et à la crise de la biodiversité. Nous nous engageons à changer nos pratiques pour transformer nos modèles.
Il y a 70 ans, le compositeur Olivier Messiaen recueillait les chants des alouettes lulu pour nourrir son catalogue d’oiseaux. Aujourd’hui plus d’un tiers de ces oiseaux a disparu. Les scènes de la vie de campagne de Tchekhov auront-elles encore un sens quand nos forêts auront disparu ? Les cygnes danseront-ils désormais sur un lac pollué et dépourvu de poissons ?
Face aux conséquences des crises environnementales et sociales, nous refusons de détourner le regard et de participer à la destruction des écosystèmes. La production intensive qui accélère l’obsolescence des produits comme des œuvres est devenue une norme. Elle est profondément incompatible avec la notion même de création artistique durable : il est temps de nous soucier du climat du vivant et des habitats, et de prendre soin les un·e·s des autres.
Nous ne voulons pas effacer la nature de nos représentations ni continuer à séparer nature et culture. Aujourd’hui, nous faisons le pari de changer l’art, parce que nos lieux, nos compagnies, nos spectacles sont des espaces de dialogue et d’échanges ; parce que nous sommes des porte-voix, des aide-mémoires, des chercheur·se·s, des créateur·rice·s, des lieux-où-penser, où-habiter, où-vivre.
Nous sommes derrière les scientifiques, et les études publiées nous poussent à agir. Nous pouvons le faire car nous sommes terrien·ne·s mais nous ne pourrons y arriver qu’avec le concours des spectateur·ice·s, des partenaires et des pouvoirs publics.
L’artiste peut être un·e médiateur·rice. À travers le spectacle vivant il·elle crée des ponts entre les mondes, met en relation des récits, des façons de voir et d’être. Face à la catastrophe qui s’annonce, il est urgent de former de nouveaux récits, d’adapter nos valeurs et de réenchanter un monde dont nous atteignons les limites.