La mort est en moi. Elle est venue avec la vie.
Dans l’Irak rural d’aujourd’hui, sur les rives du fleuve Tigre, une jeune fille a franchi l’interdit absolu : d’une relation amoureuse, hors mariage, un élan de vie est apparu. Le garçon meurt sous les bombes, mais la jeune fille est enceinte. Son destin est scellé : elle sera tuée par son frère.
Ce crime d’honneur fait entendre plusieurs voix dans le livre d’Emilienne Malfatto, Prix Goncourt 2021 du premier roman. Pour la création de son adaptation scénique, Alexandre Zeff déploie cette violence viscérale dans une grande maison de conte, entourée de l’eau du Tigre, espace ouvert dont on ne peut pas s’échapper. Hypnotique et pulsatile, la parole se scande dans cette tragédie contemporaine où vidéo, musique, chant et danse se répondent, donnant à voir la réalité d’une femme condamnée à mort parce qu’elle porte la vie.
« Ce qui traverse le spectacle de part en part, c’est la profonde humanité de ces comédiennes et de ces comédiens qui viennent, sur la scène, dénoncer la cruauté et l’absurdité des traditions dans lesquelles ils ont été moulés et plaider pour une autre vie. »
ARTS-CHIPELS – Sarah Franck
« Se glissant dans l’œuvre fragmentée, la déclinant en multiples tableaux, Alexandre Zeff signe une mise en scène qui emprunte aux impressionnistes la fugacité de l’instant, l’instantanéité du moment. Faiseur d’images d’une rare beauté, il saisit le spectateur par un travail musical envoûtant et par un jeu de lumières – alternant clairs-obscurs et flashs stroboscopiques – qui sculpte l’espace, le cisèle pour mieux enfermer la jeune fille dans l’étroitesse de son existence. »
L’ŒIL D’OLIVIER – Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
" La mise en scène d’Alexandre Zeff se met magnifiquement au service de cette tragédie. Le grand fleuve d’Irak, le Tigre l’observe et la commente. Il est là avec cette eau sur le plateau, les brumes qui envahissent ses rives, des vidéos évoquant ses remous et le tumulte qui envahit la vie. […] Un très beau spectacle pour dire la violence d’une société patriarcale où mieux vaut une fille morte qu’une fille mère."
BLOG CULTURE SNES-FSU – Micheline Rousselet
Pascale Bourgaux et Guillaume Gouet sont venus faire un reportage sur les répétitions de Que sur toi se lamente le Tigre à la Tempête.
TV5 MONDE.