La marionnette à l’état poreux : un voyage onirique pour choeur de glace.
S’il y a bien un phénomène qui fascine Élise Vigneron, c’est la mutation permanente des êtres et des paysages. Voilà quelques années déjà qu’elle adapte des textes littéraires, servis par des figures grandeur nature, qui se liquéfient littéralement devant nos yeux : des marionnettes de glace. Sur Les Vagues, adaptation du roman publié en 1931 par Virginia Woolf elles sont cinq, doublées de cinq interprètes manipulateurs et manipulatrices.
À l’image de ce texte-poème, qui suit les soliloques d’une série de personnages de leur petite enfance à l’âge de la maturité, et ponctue ses chapitres par la description d’un paysage marin du lever au coucher du soleil, le Théâtre de l’Entrouvert donne voix à ses marionnettes et leurs fantômes, et nous invite à observer leurs changements d’états. Individuellement plongés sous la chaleur des projecteurs, ils finiront par se fondre dans la matière qui les constitue, pour s’unir dans le flux de la vague.